De son premier voyage en Italie en 1908 avec sa mère, aux années 1950 où il réside, Jean Cocteau n’aura de cesse de fréquenter le pourtour méditerranéen.
Ses séjours ont toujours été des sources d’inspiration : d’abord la création du Ballet Parade en 1917 imaginé à Rome jusqu’aux murs tatoués (Villa Santo Sospir, Chapelle St Pierre de Villefranche, Salle des Mariages de l’Hôtel de Ville de Menton).
Durant son plus long séjour de 1950 à 1963, le poète, installé chez son amie Francine Weisweiller à Saint-Jean-Cap-Ferrat, s’essaie à de nouvelles techniques.
Cette période est marquée par une rupture stylistique et par l’introduction graduelle de la couleur dans son œuvre graphique.
Peu à peu, l’utilisation des crayons à la cire et des feutres tendent à un épaississement de sa fameuse « ligne de vie », qui se contorsionne en arabesques et labyrinthes, allant parfois jusqu’à disparaître au profit de larges surfaces colorées. On retrouve alors dans les peintures, dessins, poteries et gravures de l’artiste une interprétation toute personnelle de la syntaxe de Picasso, son complice de toujours.
La Méditerranée de Jean Cocteau est un savant mélange d’influences grecques, italiennes et espagnoles. Elle convoque la mythologie antique à travers les Faunes, l’univers de la tauromachie, la culture gitane et le flamenco par les œuvres à quatre mains du poète et de Raymond Moretti, et les personnages hauts en couleurs des œuvres de Picasso par les Arlequins ou issus de la Commedia dell’arte avec les Innamorati.
Au crépuscule de sa vie, l’enfant de Maisons-Laffitte se définira souvent comme un vrai méditerranéen.