La fresque des deux futurs mariés occupe le mur derrière le bureau du maire. Ils sont mis en scène comme au théâtre, encadrés par des tentures rouges.
La jeune femme est coiffée de la capeline mentonnaise. L’homme porte le bonnet et la boucle d’oreille des pêcheurs méditerranéens. Son œil est un poisson.
Un soleil ardent illumine le couple. Cocteau lui voue un véritable culte depuis sa découverte du sud et de la Méditerranée dans les années 1910. Le soleil favorise la libération des corps, la sensualité et la fécondité.
Le maire, sur la scène, dit une partie du texte où chaque réplique doit résonner au bon moment. Les invités ou spectateurs, assis dans les fauteuils rouges - la couleur du théâtre - regardent. Cocteau fait du mariage une des scènes importantes, et attendues, de l’histoire du couple.
En 1961, la série des Innamorati, conservée au musée de Menton, aborde sur un mode burlesque et coloré, ces amours méditerranéennes, ici inspirées par la Commedia dell’Arte. Durant ces années, le thème des amoureux et du couple est très présent dans l’œuvre de Cocteau. Il réalise de nombreux dessins, parfois proches de l’érotisme.
Mais Cocteau semble amer sur le couple et sa durée dans le temps. L’histoire d’Orphée - dans la pièce de 1926 et le film de 1949 - présente un couple rongé par le quotidien. Il met en garde : « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel ».