Au mois d’août 1955, Jean Cocteau assiste au Festival de musique de Menton et y fait la connaissance du maire Francis Palmero. On en lit un souvenir ému dans son journal :
« Au milieu de l’ignoble vulgarité de notre époque, c’est une grande surprise que le spectacle du festival de musique à Menton. Rien ne peut s’imaginer de plus étrange. On arrive par des marches en pente douce dans une gigantesque chicane de lumière, d’ombres, de façades riches et de façades pauvres, à l’italienne.
La cathédrale, sa flèche vue par en dessous, des escaliers à pic vers d’autres architectures religieuses et une arche géante reliant des maisons à volets vert pâle où vivent des familles ouvrières dont les fenêtres deviennent des loges de théâtre. […] Le maire m’a fait prendre place à sa droite.
Il n’y avait ni snobs, ni canaille. Une foule respectueuse et silencieuse écoutait les Quatre Saisons de Vivaldi. L’acoustique est celle d’une salle de rêve où les murmures de la rue et de la mer nourrissent en quelque sorte le silence et le font vivre.
Après le concert, le maire nous recevait au club de tennis. Tout cela d’un luxe et d’une simplicité dont on n’a plus la moindre idée. »
L’année suivante, à la demande du maire, l’artiste dessine l’affiche de la nouvelle édition du Festival et les premières esquisses des décors de la future salle des mariages.