JEAN COCTEAU MENTON

Séverin Wunderman et sa collection donnée à Menton

La donation Séverin Wunderman


SÉVERIN WUNDERMAN : PARCOURS D’UN COLLECTIONNEUR
Né le 18 novembre 1938 en Belgique d’un père polonais et juif, fabriquant de gants, et d’une mère russe, Séverin Wunderman a à peine deux ans, au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1950 il rejoint sa sœur aux Etats-Unis où il quitte l’école à seize ans, avant de retourner à Bruxelles afin d’être chauffeur puis vendeur pour le compte d’une bijouterie-horlogerie en 1958. Sa rencontre avec Aldo Gucci sera déterminante.
En 1977, il fonde sa propre société « Séverin Montres », fabricant et distributeur de montres pour Gucci. Il s’installe alors à Laguna Beach, dans l’ancienne propriété de Charlie Chaplin et s’impose comme un modèle de réussite.
Un lien intime entre le collectionneur et sa collection
Son amour des œuvres se lit particulièrement dans la collection que Séverin Wunderman réunit autour de Jean Cocteau. A dix-neuf ans, il acquiert une première œuvre de l’artiste, un dessin représentant le héros des Enfants terribles, Dargelos, pour lequel il débourse près d’une semaine de salaire.
Séverin Wunderman fait la connaissance de Tony Clark, spécialisé dans l’art du théâtre. Ce dernier lui acquerra un important nombre d’œuvres issues du legs de Jean Cocteau à Edouard Dermit, son fils adoptif.
La grande originalité de l’homme d’affaire est son intérêt pour la « poésie plastique » de Jean Cocteau, pour son œuvre picturale, à une époque où l’artiste est davantage reconnu en tant qu’écrivain et cinéaste qu’en tant que dessinateur.
Le musée d’Irvine et le musée de Menton
Le 9 septembre 1985, le musée Séverin Wunderman ouvre ses portes à Irvine en Californie, lieu du siège social de Séverin Group. Il a été financé par la fondation qui porte le nom du business man et rassemble plus de 2 000 pièces dont 700 consacrées à Jean Cocteau. Tony Clark se voit confier le poste de conservateur et n’aura de cesse de faire l’acquisition de nouvelles œuvres.
Le musée organisera, pendant ses dix ans d’existence, des évènements publics qui mettent en valeur l’œuvre protéiforme de l’artiste et participent à sa diffusion. Il ferme ses portes en février 1995. C’est alors que Séverin Wunderman s’installe dans le Sud de la France, à la Colle-sur-Loup, au château de Montfort, qu’il rénove entièrement afin d’y résider une moitié de l’année. Il a alors l’idée d’exposer en France la riche collection qu’il a réunie autour de Jean Cocteau, comprenant plus de 1 800 pièces.
Son choix se porte sur Menton car la ville possède déjà un musée consacré à l’artiste, le Bastion. Il fait alors la donation de sa collection, rassemblée en plus de cinquante ans, à la municipalité.
Il s’éteint en juin 2008, six mois avant la pose de la première pierre.